Le Dieu et le Chien

Une convocation avait été envoyée à Ikuto de la part d’Hatsumi Soma, le Dieu. Pourquoi voulait-elle le voir ? Une certaine angoisse avait pendant un instant troublé le visage du chien. Si elle avait découvert… non, impossible. Ils avaient étés bien prudents. Personne n’était au courant. Le cœur plus léger, mais toujours empreint d’une peur incontrôlable, il se dirigeait vers le pavillon du Dieu. L’allée de terre aplatie était bordée de cerisiers qui fleurissaient. Le mois d’Avril était vraiment le préféré du chien. Toutes ces odeurs de fleurs lui remplissait les narines et faisait tourné sa tête. Quand enfin il arriva devant la maison d’Hatsumi, l’angoisse repris de plus belle. Il avait beau être apprécié du Dieu, il ne voyait aucune autre raison à sa convocation. À moins qu’elle ne veuille démarrer un quelquonque plan de manipulation avec lui, un jeu. Elle aimait bien la manipulation, malheureusement, lui aussi. Et cette femme qui les gouvernait tous avait un petit quelque chose qui avait toujours poussé Ikuto être intrigué. Il aimait bien mettre le pied sur la limite des gens. Ou était la limite d’Hatsumi ?

Une servante sortit alors de la demeure. Une larme perlait au coin de ses yeux et lorsqu’elle aperçue Ikuto, s’empressa de le faire entrer.

Elle vous attend. dit-elle dans un soupir.

C’est à peine si elle ne le poussa pas dans la grande pièce où Hatsumi l’attendait, assise au milieu sur un immense coussin rouge aux motifs dorés. Une réplique miniature était placée en face d’elle. Surement dans l’intention qu’il puisse s’asseoir sur autre chose que le plancher de bois dur. Mais simplement pour faire l’insolent, il enleva ses chaussures, avança et resta debout, les pieds derrière le petit coussin. Hatsumi l’intriguait encore plus qu’à l’habitude. Elle était belle, immature et effrayante. Comment résister ?

Dieu Messages : 14 Date d'inscription : 09/08/2009

Ikuto ... il y avait longtemps qu'elle n'avait pris de ses nouvelles. Aujourd'hui, elle allait le revoir. Il ne devrait plus tarder, de toute evidence. Seule dans la piece, assise confortablement, elle regardait dans le vide face a elle. Dehors, le ciel etait lourds de nuages gris. De ce fait, une certaine obscurite regnait dans la piece. Peut-etre irait-elle allumer des bougies un peu plus tard. A l'idee de revoir le garcon maudit et habite par l'esprit du Chien, son coeur lui, s'allegeait un peu. Un bon moment en perspective. Elle avait hate de voir si il avait change. Si il avait grandi. Comment il reagirait avec elle. Une tranquille boule d'impatience venait se nicher au creux de son ventre, et pourtant c'etait comme si elle avait passe une eternite assise en tailleur, le dos droit, a regarder la paroi, de l'autre cote de ses appartements. Tout l'apaisait en cet instant. La venue du jeune homme. Cette periode de l'annee. Une odeur d'encens qui flottait dans l'air. La vie semblait douce...
Des bruits de pas, encore lointains, la tirerent de sa contemplation aveugle. Sans doute Kaneko qui s'empressait d'accueillir son invite. Hatsumi poussa un leger soupire, qui trahissait sa fatigue. Elle etait tombee malade. Comment ? Allez savoir ... meme elle l'ignorait. Voila pourquoi elle preferait desormais se refugier dans cette piece, la plus chaude de toute la maison, pour reflechir et essayer d'accelerer sa guerison ... sans reel succes jusqu'a present.

Cette fois-ci, des pas s'avancaient dans sa direction. Sans se presser, Hatsumi se decida enfin a faire pivoter son visage en direction d'Ikuto. Pas besoin de lui dire de s'asseoir face a elle sur le coussin qui lui etait destine. La place de ce dernier etait eloquente, et ne necessitait pas l'usage des mots. Sans se gener ou se soucier de ce qu'il pouvait ressentir, la jeune femme fit courir son regard sur lui, de haut en bas. Il n'avait pas tellement change physiquement. Une pure beaute. Cependant, elle haussa les sourcils en constantant qu'apres s'etre dechausse il restait debout, sans repondre a son invitation muette. D'humeur joueuse, elle murmura d'une voix melodieuse :

" Tu n'as pas change, Ikuto. Toujours aussi beau, a ce que je vois ... "

Elle poussa un soupir, dont elle-meme en ignorait la signification. D'un signe gracieux de la main, elle designa le coussin face a elle.

" Ne fais pas l'enfant. Assieds-toi. "

Il rougit légèrement lorsqu'elle lui avoua qu'elle le trouvait beau. Mais il ne devait pas se laisser attendrir. Jamais il ne devrais se laisser attendrir par cette femme. À s'entendre penser de la sorte, on aurait presque pu croire qu'Ikuto détestait Hatsumi. Mais bien au contraire, il la respectait énormement. C'est simplement qu'il connaissait le côté ''manipulateur'' qu'ils avaient en commun. Elle lui demanda de s'asseoir. Ce qu'il fit malgré lui en poussant un soupir.

Vous vouliez me voir ? Pour quelle raison ?

Il se savait imprudent en lui parlant de la sorte, mais l'angoisse avait parlée pour lui. Il ne pouvait pas croire qu'elle l'avait convoquée après tant de mois seulement pour prendre de ses nouvelles. Il savait qu'elle l'aimait bien, cela avait peut-être changé au cours des dernières semaines.

[Vraiment désolée, j'ai pas d'inspiration...Foutu syndrome de la page blanche...]

Dieu Messages : 14 Date d'inscription : 09/08/2009

Oh, avait-elle la berlue ? Non, decidemment, c'etait bel et bien deux jolies joues qui rougissaient doucement devant elle, sous son compliment. Attendrissant... et, surtout, amusant. Hatsumi ne retint donc pas un petit sourire, perche sur ses levres sans meme tenter de le dissimuler. Qu'avait-elle a faire d'une quelconque irritation de son invite ? Et meme si il prenait cela comme une marque ostentatoire de moquerie a son egard, comment pourrait-il oser se dresser contre elle ? Il n'etait pas idiot ... et trop respectueux, malgre un soupcon d'insolence, qui lui etait propre depuis toujours. La preuve etant qu'il finit par s'asseoir, sans qu'elle eut besoin d'elever le ton. Pour cela, elle n'en concut que plus d'attachement encore pour le jeune maudit et ne tint pas rigueur de ce soupir, pousse pour la forme.

Vous vouliez me voir ? Pour quelle raison ?

Hatsumi eut un petit mouvement de tete, ajoute a son sourire, retrousse au coin de ses levres. Ses yeux petillaient d'un air de malice qu'elle n'arborait que trop rarement et qui avait tendance a la rajeunir.

" Eh bien ... aurais-tu peur, Ikuto ? "

La jeune femme laissa passer quelques instants avant de sonner Kaneko, afin qu'elle apporte du the et de quoi manger, si le garcon avait faim. Lorsqu'un de ses hotes lui plaisait, il ne manquait jamais de rien ... C'etait ce qu'elle aimait par-dessus tout : offrir une image d'elle qui, en public ou en prive, differait selon les jours, ses humeurs...

" Suis-je si terrifiante que cela ? "

Une envie de le troubler s'emparait d'elle, profondement. Sans se montrer mechante ou agressive. Sans doute la maladie avait decide d'annihiler toute sournoiserie, aujourd'hui. Le the arriva. En silence, Kaneko disposa un large plateau entre les deux membres de la famille Soma. La proprietaire des lieux attendit que la servante s'eclipsa pour designer le the d'un signe de main.

" Sers-toi, je t'en prie... Mets-toi a l'aise... "

Elle eludait consciencieusement sa question ... Impatiente de voir sa reaction.

[ C'est rien voyons, ca arrive a tout le monde =) ]

" Eh bien ... aurais-tu peur, Ikuto ? "

Cette question fit monter en lui une bouffée d'angoisse, qui s'estompa nette dès qu'il la regarda dans les yeux. C'était une beauté fatale...fatalement mortelle. Pour toute réponse, il garda ses yeux fixés sur elle avec un regard absent. rien ne devait le trahir. Il savait leur Maitresse apte à lire dans le coeurs de ses proches et ne devait en aucun cas la laisser pénétrer dans son âme. Elle verrait qu'il était amoureux. Elle verrait la honte dans son regard. Il ne fallait surtout pas...

Une servante apporta le thé.

Vous n'êtes pas terrifiante. Vous semblez même de bonne humeur aujourd'hui.

Il se prit un peu de thé pour lui faire plaisir et porta la tasse à ses lèvres. Hmmm...le thé de la résidence était vraiment le meilleur de tout le Japon, à n'en pas douter. Il leva un regard réjoui vers elle. En faite, pensa-t-il, ce n'est rien de bien méchant. Elle voudra peut-être avoird es nouvelles des autres...

Dieu Messages : 14 Date d'inscription : 09/08/2009

Il la regardait d'un air etrange, dont elle ne se formalisa pas. Bien au contraire, elle en sourit meme, d'un sourire mysterieux mais bienveillant, quoi qu'il en soit. Le jeune Chien paraissait bien timide, aujourd'hui. Cela le rendait plus attendrissant encore, et n'etait que plus surprenant, de la part de ce cabotin insolent, et contre lequel sa fureur s'etait rarement adresse.

Vous n'êtes pas terrifiante. Vous semblez même de bonne humeur aujourd'hui.

Son sourire se raffermit. Avec des gestes calmes et gracieux, la jeune femme se servit du the avec precaution, comme si elle avait la vie devant elle, mue par une absence totale de prise de conscience du temps qui passait. Elle n'aimait guere la precipitation ou la febrilite dans les actes ou mouvements du corps. Elle possedait toujours cette langueur lorsqu'elle marchait et se rendait d'une piece a une autre, contrastant violemment avec l'eclat de ses yeux, souvent d'une durete implacable a l'egard des personnes qui l'indisposaient.
Portant une premiere gorgee a ses levres, Hatsumi reposa la tasse sur une soucoupe, qui emit un doux et delicat bruit de porcelaine, qui lui ravissaient les oreilles. Fini les banalites. Autant commencer une conversation aussi agreable qu'apaisante, a l'image du cadre qui les entourait.

" Bien. Quel age cela te fait, desormais ? Le temps passe si vite ... je finis immanquablement par perdre le compte. "

Rien dans son expression ne laissait entendre si elle connaissait en realite son age parfaitement ou si il s'agissait simplement d'un oubli du a son manque d'attention pour ce genre de choses.

" Ou en es-tu, desormais ? Parle-moi de toi, de ta situation. "

HRP : Pardonne-moi ce retard... beaucoup de boulot ... =/

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